27 mars 2019
Point de vue sur les “Rencontres nationales de la participation”
 
Autour du thème “Quel renouveau pour la démocratie locale ?”, la troisième édition des Rencontres Nationales de la Participation proposait des temps de plénière et des temps d’ateliers, de débats et de forums, à Grenoble du 11 au 13 mars 2019. Lorraine Peynichou y a présenté notre étude réalisée pour le compte de l’Union sociale pour l’habitat sur les évolutions de la participation
 
Si l’implication citoyenne était au cœur du programme de l’édition 2019, la société civile restait pourtant la grande absente de cette instance d’échange composée à plus de 40% par des représentants des collectivités territoriales. Il avait bien été confié à plusieurs Grenoblois issus d’associations et conseils de développement un rôle de représentation, d’observation et de mise en débat, mais le dispositif ne fut pas vraiment probant. 
 
Sans doute les Rencontres Nationales de la Participation n’ont-elles pas vocation à être des instances de démocratie locale mais cherchent-elles plutôt à rendre compte de ce qu’il possible de faire en la matière. Mais les associations, les ONG, les collectifs citoyens, etc., qu’ils habitent en milieux urbain, rural ou périurbain, dans le parc d’habitat social ou privé doivent aussi rendre compte des enjeux et des défis de la participation. Leur implication au quotidien et sur le terrain fait de ces différents acteurs des observateurs privilégiés des pratiques, des représentations, des aspirations et donc des leviers de mobilisation des individus. 
 
Le contexte actuel renforce la nécessité d’observer, de soutenir, de renforcer et d’apprendre des initiatives locales. Les Rencontres Nationales de la Participation auraient pu porter et diffuser une culture de la participation plus radicale, c’est-à-dire à l’écoute des grandes tendances d’évolution des modes de vie et des modes d’implication des individus. Les défis sont majeurs : savoir éviter le piège de la démagogie, appréhender les enjeux de la représentativité, lever les freins sociologiques et les contraintes institutionnelles à la participation, etc. 
 
Ce sont finalement les militants anti-nucléaires venus chahuter l’évènement qui ont le mieux mis en lumière les écueils de l’évènement. En revendiquant plus de transparence sur l’organisation et en sollicitant un accès plus démocratique, ils révélèrent les obstacles de la participation institutionnalisée : est ici pointée du doigt, en particulier, la stratégie visant à toucher le plus grand nombre par des instruments de communication, plus que de travailler à la construction collective et citoyenne de projets. Dans ces conditions, apparaît une participation citoyenne à géométrie variable : quels sont les attendus réels de la participation et comment favoriser des instances utiles et respectueuses de la parole d’autrui ?
 
Nous avons identifiés, au sein de l’Atelier PPLV, plusieurs grands engagements visant à atteindre ces objectifs : la transparence (sur les “règles du jeu”, la temporalité, les out-put attendus, etc.), la capacité à élaborer des instances mixtes d’intelligence collective (réunissant toutes les parties prenantes), favoriser des modes d’organisation plus horizontaux, et le respect des engagements pris avec les personnes mobilisés.